L'Ange au Sourire

La cathédrale de Reims avec des enfants !

Soyons honnêtes : annoncer à ses enfants que l’on va admirer la cathédrale de Reims, joyau de l’art gothique flamboyant et lieu de sacre des rois de France, a peu de chance de remporter l’unanimité !

Pour susciter leur intérêt et titiller leur curiosité, rien de mieux que de leur raconter des histoires. Choisissez la vôtre : l’histoire de l’art, de la religion, ou de France ?

L’Ange au Sourire

L’Ange au Sourire est sans doute la plus connue des 2303 statues (eh oui, rien que ça !) qui ornent la cathédrale, rendue célèbre par son histoire.

Pendant la Première Guerre mondiale, un incendie embrase l'édifice, un échafaudage s’effondre et dans sa chute, décapite la statue ! La tête se brise en plusieurs morceaux, heureusement ramassés et mis à l’abri. Grâce à ces vestiges et des moulages réalisés avant la guerre, l’ange retrouve sa tête en 1926, et son célèbre sourire devient alors le symbole de la ville de Reims.

Où que le regard se pose, il y a des statues à découvrir : des rois, des saints, des animaux, des chimères… Impressionnantes par leur taille, étonnantes par l’expression réaliste des visages, amusantes ou déroutantes par leur sujet, les statues de la cathédrale de Reims ont toutes une histoire à raconter !

Le baptĂŞme de Clovis

La cathédrale de Reims est célèbre pour avoir accueilli le baptême de Clovis, roi des Francs, à la fin du Ve siècle. Lors d’une bataille, Clovis jure que, s’il remporte la victoire, il se convertit à la religion chrétienne (un peu aussi pour plaire à sa femme Chlotilde) ! Chose promise, chose due, il gagne et se fait donc baptiser à Reims en 496.

Sur la façade occidentale du bâtiment, on peut admirer la galerie des rois, avec au centre, la statue de Clovis dans son baptistère. Il est le premier d’une longue série, puisqu’au total, 33 rois de France ont été sacrés dans la cathédrale ! Pourquoi à Reims ? Parce que c’est là que se trouve la Sainte Ampoule bien sûr…

La Sainte Ampoule

L’histoire raconte que, durant le baptême de Clovis, une colombe apparait dans le baptistère, descendant du Ciel pour apporter à l’évêque une petite ampoule d’huile sainte pour la cérémonie. La Sainte Ampoule est conservée dans le tombeau de Saint-Rémi et utilisée lors du sacre des rois de France jusqu’à Louis XVI. Elle assoit la double légitimité des rois sacrés, en symbolisant à la fois la lignée de Clovis – le premier roi des Francs – et la volonté divine.

Légende ou miracle, c’est en tout cas une belle histoire à raconter aux petits et aux grands !

Les vitraux

Quelle lumière, quelle ambiance ! La cathédrale possède de nombreux vitraux multicolores. Ils représentent des scènes de la Bible, de la vie des rois de France et de Reims. Il reste peu de vitraux du XIIIe siècle, mais certains ont été rénovés, comme la grande rose de la façade principale.

D’autres ont été remplacés par des vitraux contemporains exécutés par des maitres verriers, comme le “vitrail du champagne” de Jacques Simon, ou par des artistes comme Marc Chagall, Charles Marq et Imi Knoebel.

L’ensemble offre une diversité des styles et des sujets traités, et témoigne de l’histoire de la cathédrale et de l’art.

Le Sagittaire

Mais que fait le Sagittaire perché sur le toit de la cathédrale, et qui se situe dans la ligne de mire de son arc ? Il vise une statue de cerf, symbole de la justice épiscopale, qui se trouvait dans la cour de l’archevêque jusqu’au XVIIe siècle. Le Sagittaire, côté clergé, pointe sa flèche vers le cerf, côté archevêché… Je vous laisse à votre interprétation !

Dans certains récits, on dit que la statue du cerf était remplie de vin et servait de fontaine lors du sacre des rois, voilà de quoi animer les festivités !

Vous envisagez de visiter la cathédrale de Reims avec vos enfants ? Sur le trajet, faites leur écouter les podcasts “Les mystères de la cathédrale de Reims” (France Bleu et France 3), pour découvrir toutes les histoires autour de ce monument !

Sources : Centre des Monuments Nationaux ; Paroisse Notre-Dame Saint-Jacques de Reims ; podcasts “Les mystères de la cathédrale de Reims”